lundi 30 avril 2018

révolution numérique vs régression humaine ?

Puisqu'il est de bon ton de vanter les mérites de la révolution numérique, il vaut la peine de prendre le contre-pied de ce discours dominant (l'objet même de ce blog n'étant pas de bêler avec les moutons).

Voici en vrac quelques revers peu reluisants de cette médaille numérique bien marketée :

Citons d'abord la collecte massive de données, rendue possible par des utilisateurs consentants, et qui est la source première des revenus des géants du net (données personnelles revendues, qui permettent la publicité ciblée en ligne, etc.). Votre sphère privée est encore plus mise à mal par l'arrivée des objets connectés dans votre domicile, là aussi avec votre consentement...

Ensuite, il y a la destruction des emplois par la robotisation (un robot détruirait cinq emplois), l'augmentation du nombre d'emplois précaires (Uber, etc.). A ce sujet, on constate que la révolution numérique n'amène pas de croissance supplémentaire (ce serait plutôt le contraire). En effet, la croissance vient principalement de la consommation des ménages, à la situation économique toujours plus incertaine, à la situation financière toujours plus fragile.

A noter que cette baisse de la croissance est également causée par le vieillissement démographique (le Japon étant un cas-école à cet égard). Jusqu'ici, la seule réponse étatique est de poursuivre la fuite en avant du surendettement, ce qui est évidemment la solution du pire pour tenter de maintenir une croissance atone.

Ce surendettement massif et croissant des Etats est encore péjoré par l'évasion fiscale que mènent les géants du net : autant d'argent détourné des besoins d'éducation et de santé des populations.

Corollaire, l'austérité frappe, les inégalités se creusent, les élections sanctionnent les élites qui ne parviennent plus à acheter la paix sociale. Les votes populistes sont-ils annonciateurs de
troubles sociaux à venir ?