mercredi 17 avril 2019

Coup de gueule numéro 8 destiné aux peureux, aux optimistes ou à ceux qui ne font rien

Un sentiment d'urgence commence à poindre. Enfin ?

Il faut dire que la réalité des chiffres est implacable.

1) Explosion démographique : la population humaine a presque quadruplé en moins d'un siècle.
En 1950, nous étions 2,5 milliards d'habitants sur notre planète. Au début des années 2020, nous serons environ 8 milliards. Les projections pour 2050 oscillent entre 9 et 10 milliards d'habitants, et pour 2100, entre 7 et 16 milliards... et si c'était moins d'un milliard ?

2) Alors que l'espèce humaine prospère, on assiste en parallèle à l'effondrement du vivant sur Terre, en quantité et en diversité : c'est la 6ème extinction de masse des espèces, mais causée pour la 1ère fois par l'une d'entre elles (nous). Cette extinction, actuelle et en cours, est entre 100 et 1000 fois plus rapide que le taux naturel de disparition d'une espèce :
- diminution de 80% de la quantité d'insectes (en 30 ans). Merci pesticides et insecticides, glyphosate, néonicotinoïdes, etc.
- disparition de 58% des vertébrés entre 1970 et 2012. Si on rallonge la période de 8 ans, de 1970 à 2020, la disparition des vertébrés est estimée à 67%.

3) Et nos ressources vitales ? celles qui nous nourrissent, et nous permettent de survivre ?
- en 2050 il y aura plus de plastique que de poisson dans l'océan
- en 2050 il faudra augmenter de 50% la production agricole par rapport à 2012, pour subvenir à notre alimentation, mais :
- l'agriculture occupe aujourd'hui déjà un tiers des terres émergées
- l'agriculture est responsable de 80% de la déforestation
- l'agriculture engloutit 70% de la consommation d'eau douce, alors que les eaux souterraines et les fleuves s'épuisent, augmentant le stress hydrique de plus en plus de populations : le déficit global d'eau douce est estimé à 40% d'ici 2030.

Aujourd'hui, 85% de notre énergie utilisée est toujours d'origine fossile. Cette addiction nous coûtera-t-elle la vie, comme un toxicomane qui n'arrive pas à décrocher de sa dépendance ? Il faudrait diminuer drastiquement nos émissions de CO2 (via une transition énergétique/écologique vigoureuse), mais nous semblons en être incapable. Sans volonté, ça va être compliqué; ça va être chaud...

Voici une petite équation intéressante : Réchauffement climatique et manque d'eau = sécheresse = insécurité alimentaire = famines.

Moins important que l'eau et la nourriture, d'autres ressources vont aussi manquer.
En 1970, 22 milliards de tonnes de matières premières ont été extraites de la terre.
En 2010, 70 milliards de tonnes
L'estimation pour 2050, ce sont 180 milliards de tonnes de matières premières qu'il serait nécessaire d'extraire de la terre pour les besoins de l'humanité. Heu... il y a 180 milliards de tonnes à extraire ?
De nombreux métaux utilisés dans l'industrie hi-tech sont en voie d'épuisement et n'ont pas de réserves connues qui vont au-delà de la décennie des années 2030. Fini les smartphones et autres gadgets électroniques... (inutiles, ils ne se mangent pas).

Comment réagir à ces données anxiogènes ?
- Avoir peur ? non, car la peur est contre-productive : elle inhibe la pensée, paralyse (effet de sidération), mène au désespoir et à l'inaction. Nous n'avons pas besoin de peur, mais de courage.
- Rester optimiste ? non plus, l'espoir est aussi contre-productif. L'optimiste pense que tout va s'arranger sans qu'il n'ait à modifier ni son comportement, ni ses habitudes. Surtout pas d'effort, shopping as usual. Nous n'avons pas besoin d'espoir, mais d'actions. Lesquelles ? Elles sont connues: moins d'enfants, moins de déplacements (notamment moins prendre l'avion), manger moins de viande et de poissons, moins consommer d'une manière générale, s'engager et sensibiliser son entourage... et se préparer à quelques changements au niveau de son environnement et de son mode de vie. Pour traverser ce siècle, les maîtres-mots pourraient bien être, s'adapter, être autonome, être résilient. Prêt ?