"Les situations de crise régnant en Europe (...) ont depuis l'an dernier été renforcées (...). Les anciennes certitudes s'érodent ainsi davantage encore et sont remplacées par des incertitudes fondamentales ainsi que par une prévisibilité réduite (...). Une pression extraordinaire s'exerce donc sur l'ordre qui règne en Europe (...), qui commence ainsi à afficher des fractures marquées sous la pression de crises intérieures et extérieures.(...) La stabilisation durable du système financier européen à la suite des crises survenues depuis 2008 reste un chantier, avec une volonté politique toujours plus faible de trouver une solution à l'échelle européenne. Une maîtrise européenne globale des mouvements migratoires vers l'Europe (...) reste fragmentaire (...). Même si l'UE, l'euro, et le marché commun devaient survivre à cette longue crise européenne, plusieurs années de gestion politique et économique de la crise ont affecté la confiance (...). Dans les situations de crise aiguë, la suspension ou la rupture tacite des règles européennes est déjà devenue réalité. (...) La crise traversée par l'économie mondiale et les bouleversements politiques dans les régions critiques sur le plan de l'économie globale s'accompagnent de dysfonctionnements sur les marchés des matières premières, qui nous rappellent sans cesse la dépendance de notre société des importations de matières premières et d'énergie."
Les causes ? citons en vrac :
- crise politique et économique de l'intégration européenne (Brexit, Grèce, etc.)
- poursuite de l'instabilité financière, initiée depuis la crise bancaire de 2008
- incertitudes sur la collaboration transatlantique depuis l'élection du président Trump
- confrontation politique, économique, militaire entre l'Ouest et l'Est (réaffirmation du pouvoir russe, guerre civile en Ukraine) pouvant mener "à la constitution de zones d'influence concurrentes sur le continent européen"
- "situations de crise dans les Etats situés sur les côtes orientale et méridionale de la Méditerranée" (conflit israélo-palestinien, Turquie, Syrie, Irak, "Etat islamique", Afrique du Nord et AQMI, avec toutes les menaces que font peser ces groupes terroristes)
- conséquence du point précédent : hausse massive des mouvements migratoires avec infiltration de djihadistes mêlés au flux de réfugiés, et accroissement du danger terroriste qui en découle, comme l'illustre la multiplication des attentats en Europe. "Le risque que la lutte agressive de survie (de "l'Etat islamique") soit de plus en plus menée en Europe, est considérable. La vulnérabilité physique et morale des sociétés libérales en Occident est élevée."
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