samedi 25 janvier 2020

C'était mieux avant ?

Je vais réagir ici à un article paru dans la Tribune de Genève (journal qui n'est pas une référence, que je ne lis pas et achète encore moins, mais qu'un ami m'a fait suivre). Son titre : "C'était mieux avant ? Ben, pas vraiment". On peut y lire : "Voici les faits (...) Si on considère les choses à long terme, le monde ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui". Suivent des statistiques anthropocentrées à l'appui de cette thèse : taux d'alphabétisation en hausse, diminution des victimes de guerre et de la mortalité infantile, bonheur humain en hausse, etc. 
Tout cela est exact, mais ces données ne se rapportent qu'à notre espèce.
Alors si les statistiques humaines se sont notablement améliorées ces 50 dernières années, les indices de la vie sur Terre n'ont fait que se dégrader sur la même période : effondrement de la biodiversité (diminution de 80% de la quantité d'insectes et de 60% des vertébrés), pollutions, surpêche, destruction de l'habitat naturel et déforestation, etc.
Pire : notre bien-être actuel s'est fait sur le dos de la nature et au détriment des autres espèces.
Si on pouvait demander aux animaux s'ils sont satisfaits de leurs conditions de vie, répondraient-ils comme nous ? Dépêchons-nous de leur poser la question : au tigre asiatique, au jaguar américain, à l'ours polaire, au gorille ou au rhinocéros africain, au koala australien, et à tous leurs autres potes du monde animal, oui dépêchons-nous de leur demander, car lorsqu'ils auront tous disparus, ils ne pourront plus nous répondre.
Penser que le bonheur humain est décorrélé de la nature est une erreur que nous paierons cher : l'être humain ne peut survivre hors-sol, nous sommes interconnectés avec notre environnement dont nous dépendons pour respirer de l'air pur, nous abreuver d'eau fraîche, nous nourrir sainement. En détruisant la nature pour obtenir un bien-être éphémère, nous mettons en grave danger notre futur. L'article disait : "Voici les faits (...) Si on considère les choses à long terme, le monde ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui". Vraiment ? Si on considère les choses à long terme, disons, ces 20, 30 ou 50 prochaines années, quelles seront nos conditions de vie sur Terre ? Que donneront alors les mêmes statistiques ? Il me semble prudent de ne pas s'en réjouir trop vite.

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