samedi 29 février 2020

Le principe de précaution

L'être humain a de nombreux amis : les énergies fossiles (pour tout un tas d'usage), l'agri-business et l'élevage intensif (pour se nourrir), les moyens de transport carbonés (pour se déplacer et acheminer les marchandises dont il a besoin), les centres commerciaux (pour assouvir son consumérisme)...

Avant, la science faisait aussi partie de ses amis : inventions, progrès, médecine, etc. Depuis que la science annonce à l'être humain des mauvaises nouvelles (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité), ils se boudent.

Puis l'être humain a ses ennemis : en gros, tout ce qui le tue (guerres, famines, épidémies). Sachant cela, c'est d'ailleurs surprenant de voir que tout au long de l'histoire, l'homme s'est entre-tué. Aujourd'hui, un des adversaires de l'homme est donc bien-sûr le terrorisme. Il y a aussi des particularismes régionaux : pour les USA, l'ennemi c'est la Corée du Nord, la Russie, l'Iran (liste non exhaustive). Pour l'Iran, c'est les USA, l'Arabie Saoudite, Israël. Pour Israël, c'est les pays arabes voisins, les Palestiniens, les Turcs. Pour la Turquie, c'est la Syrie (ils se tirent joyeusement dessus), les réfugiés et l'Europe (ouvrir ses frontières permet de transformer ses réfugiés en migrants, et menacer d'en inonder son voisin occidental).

Aujourd'hui, l'être humain a un nouvel ennemi : le Coronavirus.

Branle-bas-de combat, production industrielle chinoise au ralenti (et chute des bourses), villes italiennes en quarantaine, manifestations sportives et congrès annulés à travers toute l'Europe...

Que faut-il en retenir ?
Quand l'être humain veut prendre des décisions, il prouve que c'est possible de les prendre.
L'être humain agit lorsqu'il perçoit un risque pour sa propre vie (et encore : la pollution atmosphérique tue des millions de personnes chaque année en raison de maladies pulmonaires, mais les centrales à charbon tournent toujours à plein régime). Pour le reste du vivant, on s'en fout : plus d'un milliard d'animaux sont morts dans les incendies australiens, ils sont déjà oubliés (le grand stress en janvier était de savoir si l'open de tennis à Melbourne serait annulé : une petite balle jaune revêt donc plus d'importance qu'un koala).
Conclusions :
Pou ce qui est de la protection de la biodiversité, c'est l'inaction, l'indifférence, l'égoïsme, voir le cynisme, alors que pour combattre un virus, c'est une mobilisation mondiale avec prise de mesures draconiennes, juste en quelques jours, au nom du principe de précaution.
Si ce principe de précaution s'applique à un virus qui est un risque pour l'être humain, pourquoi ne s'applique-t-il pas aux autres espèces ?
Le sens des priorités, c'est que pour l'être humain et rien d'autre.
L'échelle des valeurs... quelles valeurs ?

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