dimanche 1 mai 2016

La loi travail El Khomri vue depuis la Suisse

En ce 1er mai, jour de la fête du travailleur, du manifestant, du casseur et de son pavé qui vole (tiens, ce n'est pas le jour du fonctionnaire des forces de l'ordre), prenons un peu de hauteur (et même un peu plus haut que le pavé volant précité) et faisons un petit état des lieux de la maison France, vue depuis la Suisse :
  • 10,5% de chômeurs et 26% de chômeurs parmi les jeunes
  • 9 contrats sur 10 signés ne sont pas des CDI
  • Les emplois précaires (CDD, stages pas ou peu rémunérés, etc.) sont devenus la norme
  • pour réglementer tout cela, le code du travail français approche bientôt les 4000 pages
Et en Suisse ?
  • 3,6% de chômeurs, soit 155'000 personnes
  • 99% des contrats signés sont des CDI
  • Le droit du travail suisse ne compte qu'une cinquantaine de pages (cf titre 10 du code des obligations : du contrat de travail)
Alors oui, le droit du travail suisse est beaucoup plus souple et flexible, c'est possible de licencier un employé pour motif économique, de réorganisation, suppression de poste, etc.
Pourtant, si c'était si horrible de travailler dans cet enfer libéral, pourquoi 167'000 français traverseraient tous les jours la frontière...? pour un emploi qu'ils ne trouvent pas chez eux.

Alors, voisins et amis gaulois, je vais vous donner raison : manifestez, faites retirer ce projet de loi, ne changez surtout rien, même si la situation actuelle est catastrophique.
Ainsi, la France va continuer à se déindustrialiser, à perdre des emplois qui seront soit supprimés, soit délocalisés. Pourquoi s'inquiéter ? L'Etat y pourvoira, et si le RSA ou les indemnités chômage ne suffisent plus, le gouvernement inventera bien une nouvelle allocation.

Et lorsque l'Etat ploiera finalement sous sa dette qui n'aura cessé d'augmenter, le rating de la France sera encore dégradé par le agences de notation en dessous de la zone des "A" pour arriver dans la zone des "B". Cette dégradation empêchera les investisseurs institutionnels de financer le déficit français, et la France n'aura plus pour seule alternative, comme la Grèce avant elle, que de se tourner vers le FMI et la BCE. Belle perspective... et n'oubliez pas "qui paie, décide" : les réformes que vous n'avez su faire, vous seront imposées par d'autres.

Fred Deion
http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/loi_no2016-1088_du_8_aout_2016_version_initiale.pdf

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